Dans le précédent article, je vous brossais le portrait de Rosa, ma mère. Une personne souffrant de constipation, de diverticulite et polyarthrite sous traitement médicamenteux quotidien, aux anti-inflammatoires plusieurs semaines par mois, pendant plus de vingt ans et aux anti douleurs quotidiens, avec plusieurs prises par jour.
Je pensais tout pouvoir vous dire en une seule fois. Mais l’article s’étirait en longueur ! Il a donc fallu que je me résolve à le scinder. Aujourd’hui voici la suite de l’article dans lequel je vais vous dévoiler "ses secrets".
Il y a 7 ans, la vie de Rosa bascule. Son mari est hospitalisé en réanimation. Elle est elle-même dans un état d’épuisement grave car elle a pris soin de Miguel, son époux, pendant de nombreuses années, jusqu’au bout, vivant des nuits d’angoisse et des journées de stress. Après des semaines en réanimation, le décès de Miguel survient. Rosa est à bout, sans plus aucune motivation pour se relever. Nous avons la sensation qu’elle ne remontera jamais la pente.
Elle ne tient plus debout. Pour sortir du fauteuil, il lui faut le soutien de ses enfants. Le médecin passe, nous sommes inquiets. Elle va se retrouver maintenant seule, dans une grande maison car ses enfants habitent plus ou moins loin, certains à des centaines et des milliers de kilomètres. Quelle motivation pourrait lui faire reprendre le fil de la vie ? Nous sommes à court d’idées, tout à notre chagrin.
Après six semaines de visites quotidiennes en réanimation pour accompagner notre père, six semaines au cours desquelles nous restons à ses côtés, nous devons nous résoudre à la quitter, à repartir à nos vies actives et à la laisser seule dans sa maison.
C’est alors que contre toute attente, alors que nous pensions que rien ne pourrait lui faire remonter la pente, le début d’une nouvelle vie démarre. Encore aujourd’hui, je m’émerveille du pouvoir des mots, du pouvoir guérisseur des mots, et de leur pouvoir de résilience (voir l'article : La Nuit, j’écrirai des soleils – Boris Cyrulnik). Tout commence par cette phrase qu’elle énonce le jour de notre départ. Il s’agit d’une décision, d’une volonté et de l’expression d’un amour infini pour ses enfants, alors qu’elle est épuisée, accablée par le chagrin et que son époux n’est plus près d’elle, après 58 ans de vie commune.
Voilà ce qu’elle nous dit lorsque nous la quittons pour rejoindre nos domiciles respectifs situés à des kilomètres, des centaines de kilomètres, voire des milliers de kilomètres du sien :
En fait, Rosa aura été toute sa vie une Maman. Cependant, grâce à cette décision, à 84 ans elle se met enfin au centre de sa vie, même si c’est en pensant à nous qu’elle le fait. Car dire : "… tout faire pour me soigner…", signifie qu’elle va devoir prendre soin d’elle, être à son écoute, parler de ses préoccupations, observer ses angoisses et nous en parler etc… Elle fait alors un choix, celui d’aller le mieux possible, de ne pas se positionner en "victime" de son sort et ne pas devenir une charge dans nos vies (voir les articles : Les pouvoirs de l’esprit sur le corps de Patrick Clervoy & Observer la maladie, est-ce un remède ?). Elle n’a aucune famille en France, si ce n’est une de ses filles. Cette phrase, "Je vais tout faire pour me soigner pour ne pas vous donner du souci" qui semble anodine, va marquer un tournant décisif. Un tournant sur sa vie et sa santé et par conséquent aussi sur la nôtre.
Petit à petit, son stress, dû à son quotidien auprès de mon père malade, diminue. Elle fait des efforts pour aller bien et nous lui en sommes très reconnaissants. Elle se sent très entourée, aimée et reçoit beaucoup d’attention et d’affection. Malgré une angoisse de fond, due à sa vie difficile, elle a un caractère enjoué à la base, elle ne se plaint jamais. Actuellement, au fil du temps, nous constatons que plus les années passent et plus elle arrive à rire des situations et parfois aussi d’elle-même. Son tempérament nous facilite la vie, lui rendre visite est un plaisir. Elle se satisfait de tout, de notre présence comme de nos absences. En vous parlant d’elle, je réalise que c’est cette acceptation de tout ce qui "est", qui lui permet de prendre la vie comme elle vient, lui donne cette satisfaction constante et cette paix intérieure.
Elle a décidé de prendre soin d’elle, c’est alors qu’en toute logique, elle accepte, petit à petit, de revoir toute son alimentation et sa manière d’appréhender la vie. Elle prend alors une nouvelle position face à sa maladie, et une responsabilité vis-à-vis d’elle-même et de son état de santé (voir l'article : Dédramatiser la maladie est-ce possible ?). Sachant que les inflammations sont augmentées par les produits laitiers, le sucre, sachant que le microbiote, chez une personne aux tendances inflammatoires, est déficient, nous lui exposons sa situation et lui expliquons l’intérêt de modifier son alimentation. Ses douleurs articulaires pourraient diminuer en faisant le nécessaire pour stimuler son immunité qui est peu performante. Elle change, progressivement, de régime alimentaire et d’attitude.
Pour renforcer son système immunitaire et baisser son inflammation chronique, (n’oublions pas qu’elle a de la constipation, des diverticules et une polyarthrite traitées en continu, plusieurs semaines par mois, par des anti-inflammatoires et des anti douleurs depuis plus de vingt ans), elle accepte de mettre en place différents axes de traitements… Et aussi de comportement. Voici ce qui a été intégré ou modifié dans sa vie.
Son stress
Son stress, qui est également une source d’inflammation est canalisé par sa communication. Elle parle, répond au téléphone, fait des appels, discute, accepte de se remettre en question. Elle est apaisée par notre présence physique ou notre présence même à distance, par la présence de ses petits-enfants adultes maintenant et de son arrière-petite-fille. Elle a un voisinage sur lequel elle peut compter et un médecin qu’elle connaît. Dès qu’elle a une inquiétude, nous la calmons par nos paroles. Elle a une totale confiance en nous. Bien que ma sœur s’occupe de toute la gestion administrative, elle gère elle-même ses comptes, ce qui lui renvoie une image positive d’elle-même tout en la soulageant de la pression occasionnée par la gestion administrative. La diminution de son stress a également contribué à augmenter la performance de son système immunitaire et à baisser l’inflammation dans tout son corps. (Le système immunitaire est largement atteint et fragilisé en cas de stress quotidien, ce qui a pour conséquence une augmentation de toutes les problématiques inflammatoires) - (voir l'article : Le stress, notre pain quotidien !).
L’Amour
Elle se sent aimée et appréciée, ce qui apaise ses angoisses, ses doutes et calme son stress que nous avons vu diminuer peu à peu. Nous avons, à son égard, un sentiment de reconnaissance qu’elle ressent par notre attitude. Chacun de ses enfants, en fonction de ses possibilités et de son chemin de vie, fait de son mieux pour l’entourer à sa manière. A aucun moment, nous ne sommes en rivalités entre nous et n’essayons d’entrer en compétition pour savoir lequel en fait le plus. Nous faisons tous notre maximum, elle le sait et c’est l’essentiel. C’est la plus grande preuve d’amour qu’elle puisse recevoir, cela l’apaise. Elle reçoit ce qu’elle a toujours donné. Dans une moindre mesure car nous sommes sur terre et que ce n’est pas comparable, nous pourrions faire un parallèle avec l’expérience d’Anita Moorjani et constater à quel point recevoir de l’amour peut contribuer à une transformation physique et améliorer l’état de santé. (voir l'article : Revenue guérie de l’au-delà – Anita Moorjani).
Son acceptation
Son acceptation. Elle accepte sa vie. Son état d’esprit est sa force. Elle accepte son sort, ce qui lui évite de perdre des énergies à se morfondre sur le passé, sur ce qui aurait dû ou pu être différent. Cette attitude d’acceptation est automatiquement un baume apaisant pour le corps et l’esprit. Elle demande pardon, en disant qu’elle n’a pas été parfaite, même si elle ne sait pas exactement ce qu’elle aurait à se faire pardonner…
Son écoute
Son écoute. Depuis 7 ans, elle s’est mise au centre d’elle-même tout en continuant à prendre soin des autres ! On ne se refait pas totalement !!! Elle nous accueille encore chez elle, nous loge et nous fait les repas, avec notre aide pour déplacer les casseroles lourdes. Elle fait ses lessives et nettoie ses placards… mais elle a appris à dire "non", quand elle est trop fatiguée pour recevoir quelqu’un. Elle a appris à se reposer, à s’allonger quand elle se sent fatiguée. Elle a appris à s’écouter, à respecter ses besoins.
Donner du sens à l’existence
Donner du sens à l’existence. A tout âge, nous avons besoin de donner du sens à notre vie sur terre. C’est encore plus important lorsqu’on est sur la dernière ligne droite. Ne plus trouver de sens pour se lever le matin, pour faire sa toilette, pour supporter les quelques douleurs, qui apparaissent néanmoins de temps en temps, et c’est l’extinction de la flamme. Trouver un sens est essentiel. Pouvoir encore recevoir ses enfants, ses petits-enfants, son arrière-petite-fille, se préoccuper de ce qu’elle fera comme repas, de passer commande pour les achats, préparer elle-même les repas ! C’est une motivation énorme. De même, pouvoir revêtir le rôle du sage, celui vers lequel on vient prendre conseil, celui que l’on choisit comme confident, demeure un rôle essentiel. Sentir encore cette utilité est extrêmement important. Elle donne du sens à sa présence sur terre. Elle est donc dans ce rôle qu’elle endosse à merveille. Sa mémoire est encore bonne.
Sa mobilité
Sa mobilité, elle continue à marcher. Les fortes douleurs dues aux crises de polyarthrite ont progressivement diminué. Malgré tout, à son âge, elle doit faire appel à sa volonté pour mettre "la machine en route" tous les matins car, au sortir du lit, le corps doit se réveiller et les douleurs sont, certains jours, présentes. Elle marche tous les jours avec ou sans sa canne. Elle sait que si elle s’arrête, elle ne sortira plus du fauteuil ! Elle s’occupe, range, nettoie, fait ses repas, tricote ! Sa mobilité est aussi cérébrale. Elle fait travailler sa mémoire et nous la félicitons. Ce qui la remplit de fierté et la stimule. Elle s’intéresse encore à ce qui se passe dans le monde ! Avec la sagesse de l’âge, elle sait arrêter la télévision quand le discours devient trop anxiogène. Elle met à distance toutes les sources de stress.
Les drainages lymphatiques
Les drainages lymphatiques. Toutes les semaines, ma sœur lui fait des mini massages. Avec le temps, il n’est plus possible de faire un soin d’une heure qui la fatiguerait trop. Le trop étant l’ennemi du bien. Cependant ces massages réguliers, hebdomadaires, stimulent toutes les activités physiologiques et sont un soutien important pour son équilibre physiologique et psychique. De même, toutes les trois semaines, je lui fais un mini drainage lymphatique combiné de lympho-énergie et /ou de fascia thérapie, toujours adapté à son âge et au besoin du moment. C’est ainsi que nous contribuons au maintien de son équilibre. (voir l'article sur le massage valable pour toutes les techniques de toucher : Le massage enfin réhabilité par la science).
Son alimentation
Son alimentation. Un point crucial et la pierre angulaire ! Pour rééquilibrer son système immunitaire, calmer son corps trop enflammé et ses articulations en feu, elle a changé progressivement son alimentation.
Les laitages ont été arrêtés et remplacés par les yaourts de kéfir. Tout en sachant, qu’aucune attitude fanatique, n’a été prônée. Il ne s’agit pas d’entrer dans des interdits. Si elle fait des gâteaux … et oui, elle fait aussi de la pâtisserie ! (mais je ne peux pas faire des vidéos à chaque fois qu’elle fait quelque chose…😅) Elle ne va pas se priver de douceurs sous prétexte qu’il y a du lait ou du beurre. L’idée générale est une amélioration de l’état de santé, mais certainement pas une détérioration du moral par un régime draconien ! Le résultat s’est vu au fur et à mesure.
C’est ainsi qu’elle a également diminué l’apport de sucre également responsable de l’augmentation des inflammations lorsque celles-ci sont déjà présentes.
L’introduction dans son alimentation quotidienne des légumes lacto-fermentés bio (à base de chou, carottes, oignons…) et faits maison par ma sœur et mon beau-frère, a été un tournant ! Elle en a tout de suite ressenti les bienfaits, c’est son corps qui "les lui demande" maintenant. Elle ne les oublie jamais et cela fait partie maintenant de son rituel repas. Elle en consomme chaque jour. La régularité est payante. Ils augmentent sa flore intestinale et renforcent son immunité.
La prise quotidienne de jus de fruits et de légumes crus bio et toujours faits maison, toujours par ma sœur et mon beau-frère, lui donne une vitalité incroyable.
En parallèle, elle a arrêté le régime sans fibre qui augmentait sa constipation et la présence de diverticules.
Résultat, elle mange de nouveau tous les aliments. Terminé le régime sans fibres ! Les repas sont plus gais et les interdits ont disparu. Non seulement, elle peut enfin partager le même repas que nous, mais elle se perçoit en bonne santé… Ce qui augmente son équilibre et sa bonne humeur. Elle n’a plus jamais fait de crise de polyarthrite, ni de crise de diverticulite depuis des années et le mot constipation ne fait plus partie de son vocabulaire.
L’arrêt des médicaments s’est fait progressivement, avec de moins en moins de prises, car de moins en moins de douleurs. Si ce n’était pas de mère, que je vois toutes les deux à trois semaines, et que j’ai vu se transformer, je n’y croirais pas.
Actuellement, son médecin peut en témoigner et la pharmacienne peut en témoigner également, ma mère ne prend plus aucun médicament. Les diverticules, la constipation, la polyarthrite ont complètement disparu !! La dernière prise de sang témoigne d’un équilibre incroyable… Le médecin la quitte toujours en lui disant ceci : "Mme G… continuez comme ça. Tout va bien".
Que demander de plus. Elle doit son état de santé, à sa rigueur, sa volonté, sa capacité à remettre en question des habitudes d’une vie et à sa faculté d’adaptation. Elle est toujours prête à tout tester pour aller bien. Elle doit son état de santé, à sa bonne humeur, à l’amour qu’elle donne et qu’elle reçoit. Se sentir entourée par ses enfants, petits-enfants et arrière-petite-fille lui donne un sentiment de sécurité et d’amour. Cela lui renvoie une image positive d’elle-même, une reconnaissance pour ce qu’elle a fait et cela valide les efforts, pour ne pas dire les "sacrifices" d’une vie. Bien sûr, son corps ne se tient plus aussi droit que par le passé, son genou droit "file" vers l’extérieur et fait un angle impressionnant. Mais elle marche ! Sans se plaindre et sans douleur !
Pour résumer, cet article nous montre à quel point tout est possible, à tout moment, et qu’il n’y a pas d’âge pour aller mieux. Cependant, cela demande d’avoir envie d’essayer, de tester d’autres options, de changer ses habitudes. Prendre des risques ! Celui de faire des efforts et d’avoir la chance de constater une amélioration. Mais aussi, celui de prendre le risque de faire des efforts et de constater qu’aucune amélioration ne survient. Car la recette miracle n’existe pas, c’est le résultat d’une subtile alchimie qui est à la fois d’ordre visible et invisible.
Bien évidemment, je vous relate là un cas unique. Il ne s’agit pas de faire l’apogée d’une personne, en culpabilisant ceux qui testeront les pistes proposées et ne verront pas de changement à leur état de santé. Il ne s’agit pas non plus de donner une recette infaillible. Ce sont des options à tester, à adapter, à compléter en fonction de vous, de votre vie et de vos envies.
Il s’agit pour moi de relater des faits et des résultats visibles mais en aucun cas d’affirmer que la recette est valable pour tous. Il ne s’agit pas d’une étude scientifique mais d’un témoignage qui, je l’espère, pourra donner envie de croire que tout est possible, quel que soit l’âge.
Finalement, on peut aller mieux aujourd’hui, qu’il y a une semaine, qu’il y a un mois, qu’il y a un an. Mais tout va dépendre de ce qu’on va mettre dans le mot "mieux". Aller mieux, à 90 ans ne nous ramène pas à nos vingt ans. A 90 ans, bientôt 91 ans, aller mieux, signifie avoir moins de douleurs qu’il y a un an, avoir assez d’énergie et de motivation pour avoir encore envie de faire l’effort de se lever le matin, de marcher, de faire sa toilette, ses repas etc… L’énergie baisse, certes, mais la personne vit dans une sorte d’acceptation du temps qui passe et une paix intérieure qui font qu’aujourd’hui elle va mieux qu’hier, malgré tout. C’est la sérénité à la clef. Est-ce cette sérénité qui, couplée à une alimentation réadaptée, crée une amélioration générale de l’état de santé, une meilleure immunité et un bilan physique et psychique des meilleurs ?
A tous ceux qui ont peur de vieillir, je dirais que tout dépend de nous et de notre génétique !! Ne l’oublions pas celle-là, elle a son mot à dire,
A tous ceux qui croient qu’en vieillissant, les maux augmentent et qu’on ne peut qu’aller de plus en plus mal,
A tous ceux qui croient que les maladies sont irréversibles et qu’elles ne peuvent que faire souffrir de plus en plus, voire nous paralyser,
A vous tous, je ne dis qu’une chose, osez, osez croire que tout est possible et donnez-vous les moyens de faire vos propres expériences, soyez patients, confiants.
J’espère vous avoir donné envie de croire en vous, en la vie, et en ses "miracles".
Mais les miracles existent-ils ? Mais est-ce vraiment un miracle ? Ne serait-ce pas plutôt la résultante de nombreux facteurs, mis bout à bout, au bon moment.
Ci-dessous, quelques vidéos, non préparées, ce sont des instants de vie que j’ai filmé… ce n’est pas un film. Tout est totalement improvisé et a été réalisé chez ma mère lors de mes séjours chez elle en juin et août 2020.