Une réflexion particulière, pour une période jamais vue depuis des décennies. Plus de cent ans que nous n’avions pas vécu une telle épidémie en occident. Vivons avec son temps ! Le temps est à la mondialisation… L’épidémie est mondiale et se propage à la vitesse de l’éclair.
Actuellement, beaucoup de personnes sont dans la souffrance… Dans cet état intérieur de douleur et de crise, deux solutions s’offrent à nous. Comme une médaille et son revers.
Soit, Nous pouvons nous lamenter sur notre triste sort et rester ensevelis tel le mort que nous pleurons, telle la maladie qui s’obstine à nous ronger, tel le rêve qui disparaît.
Soit, Nous pouvons accueillir cette douleur, la vivre dans sa chair, se laisser emporter par la vague qui nous fait perdre pied et, comme un rescapé, à chaque remontée, à chaque retour à la surface, un peu de cette douleur qui nous anéantit reste au fond de l’océan. Remontée à la surface, comme après avoir bu la tasse, étourdi et reprenant son souffle, la lumière semble plus belle et on s’étonne d‘être encore là. Petit à petit, le Vivant reprend ses droits et la Joie d’être là, tout simplement, se réveille à l’intérieur de soi.
Comment vivre la « Joie », la faire côtoyer avec la souffrance ? Comment faire pour que la Joie ne soit pas ternie par la souffrance ? La Joie n’est pas l’opposée de la souffrance, c’est pourquoi elles peuvent coexister. La Joie est une sensation qui se contacte à l’intérieur de soi. Cette réalité prend forme lorsqu’on prend conscience que la Joie ne dépend pas des événements extérieurs. Elle est plutôt le socle, solide, sur lequel on peut s’appuyer dans la tourmente et l’adversité. Mais ne nous y trompons pas, nous ne ferons pas l’impasse de la souffrance parce que cette Joie existe en nous, parce que nous l’avons contactée et protégée comme un joyau. La Joie est la partie qui reste calme au fond de notre océan intérieur alors que parfois la tempête fait rage à la surface.
La Joie ne s’achète pas, aucun achat ne pourra nous la procurer. C’est un état d’être qui s’acquiert. Un état de paix mais aussi de « puissance »... Quelque chose qui ne dépend que de soi, qui ne nous met ni à la merci de l’autre, ni à la merci des biens de consommation. Quoi de plus stabilisant que de savoir que nos forces, notre équilibre sont en nous et ne dépendent que de nous.
Si notre Joie dépend de l’extérieur ! C’est le bateau qui chavire à la première tempête. Au contraire, connaître cet état intérieur et le nourrir, c’est nourrir cette certitude que la tempête ne peut pas faire chavirer le bateau. Le bateau peut avoir l’apparence d’une frêle embarcation, peut-être d’un radeau, ce qui compte, ce n’est ni sa forme, ni son volume mais son moteur. De quel moteur dispose-t-il ?
De quel moteur sommes-nous faits ? Ce moteur, c’est notre foi en la vie, notre confiance en nous, notre capacité à ressentir cette joie intérieure, inébranlable, face à l’adversité. Seule la conviction que, tout ce qui nous arrive et tout ce qui arrive est JUSTE, que « tout » est pour le bien de tous, malgré les apparences, permet de vivre cet état d’être. La joie est l’antidote à la peur. Quand on sait que la peur baisse nos défenses immunitaires, tout nous incite à développer nos forces intérieures, pour ne pas laisser la peur nous envahir.
Peut-être penserez-vous que je suis folle, des milliers de personnes meurent de par le monde et je vous parle de justesse ! Non de justice.
Tout est juste… La Justesse, ce n’est certainement pas se positionner en juge, ni juger ce qui se passe ou ce qui s’est passé. Ce n’est pas se demander pourquoi telle personne est touchée plutôt qu’une autre.
Lorsqu’un événement survient, que ce soit sur le plan individuel ou collectif, la justesse c’est d’oser regarder les choses en face. Actuellement, La Justesse, c’est de se dire que nous avons semé les graines de l’avidité, de « l’Avoir » au détriment de « l’Être ». Nous avons semé les graines de l’orgueil, nous croyant supérieurs à tous les autres règnes sur terre.
Nous nous sommes cru les Maître du monde, mettant sous notre joug de nombreuses espèces sans aucun remords. Devenant nous-mêmes les esclavages du système de croissance que nous avons créé. Aujourd’hui, pour la première fois, l’économie s’est arrêtée. L’Homme a repris sa place, son importance. La vie a repris ses droits ! Et nous le devons à un virus ! Où est le maillon faible pour qu’un virus puisse, à ce point, nous décimer et semer la peur. Ce talon d’Achille pourrait-il être notre prétention et notre aveuglement ? Notre croyance en notre supériorité ?
Et si cette épidémie changeait de nom et venait se nommer
« Retour à l’humilité » ?
Et si cette épidémie venait toucher nos cœurs (Collection 4 - Le cœur - Vibrant et vivant !) pour développer plus de compassion, de gratitude pour la vie, quelle que soit la vie que nous vivons ?
Est-ce le hasard du calendrier, Pâques approche. Quelles que soient nos convictions religieuses, l’inconscient collectif est marqué par le judéo-christianisme. Pour la première fois depuis des siècles, toutes les festivités se sont arrêtées, le calme et le silence qui nous entourent nous rappellent l’époque de nos ancêtres. Une alternance de pause pour une méditation intérieure et de réjouissances à venir. Certains d’entre nous sont très actifs dans une société néanmoins au ralenti, et ce ralentissement extérieur vient nous parler d’un ralentissement intérieur.
Ce temps « d’arrêt » est propice à la réflexion. Un vrai carême dans le sens noble et symbolique du terme, pour s’offrir une renaissance dans la joie … L’Homme de tout temps à su s’adapter. Ne doutons pas de ses facultés et de ses choix futurs. Chaque crise nous met à la croisée des chemins. Quel chemin choisirons-nous ensembles ?
Le prochain article mettra en relief le Covid-19 sous l’angle de la vie !
© Alice Duruz - 2020