Il y a quinze jours, je vous promettais d’aborder le Covid-19 sous l’angle de la vie ! Comment peut-on assimiler un tueur et en parler comme s’il apportait de la vie. Comment un virus qui tue des milliers de personnes peut-il, en même temps, apporter la vie !!!
Serais-je tombée sur la tête ? Comment oserais-je vous en parler en ces termes alors que c’est une lutte de chaque instant, dans tous les hôpitaux, pour maintenir les malades en vie !
Alors quoi ? Que pourrait nous dire le Covid-19 ? Et si nous sortions des sentiers battus et des discours convenus ?
Covid-19, il raisonne dans ma tête, tout d’abord ce que j’y vois c’est notre inconscience. Ce Covid-19 pourrait venir nous parler de notre inconscience mais comme le jour n’existe pas sans la nuit, il vient aussi nous parler de notre conscience. Comme il vient semer la mort, il sème automatiquement la vie.
Il est donc synonyme de vie et de mort, en fonction du regard qu’on lui porte.
Si nous nous plaçons du côté de la mort, il attaque surtout les plus faibles, avec virulence. Que ce soit face à notre économie ou à notre santé… Le « faible », qu’il le soit dans sa santé, ou dans ses moyens de subsistances, est toujours le premier touché, même si ce n’est pas forcément de la même population dont nous parlons lorsqu’il s’agit de maladie ou de précarité.
Si nous nous plaçons du côté de la vie, nous constatons que le Covid-19 apporte beaucoup de vie, qu’il éveille une conscience de l’Humain que je trouve extraordinaire. Il a réussi là où nous avons tous échoué… Il a remis l’Être Humain au centre du système et non à la périphérie. Il passe enfin avant les contraintes financières ! Ce virus, vu sous cet angle, fait des miracles ! Il a augmenté les liens de fraternité. Les messages ne cessent d’affluer, la solidarité et l’entre-aide d’augmenter, les groupes de prière de fleurir, les groupes de méditation de se développer.
Chaque individu, en groupe ou seul, œuvre pour la guérison, pour la paix, pour la lumière. C’est une nouvelle conscience de soi et de l’autre qui émerge. La science a déjà, par des études, prouvé l’impact positif des groupes de méditation. Une formidable énergie commune s’est mise en place. (Collection 6 - Climat et énergie de joie – est-ce incompatible ? | Collection 7 - Notre cerveau… Responsable et porteur de la solution climatique !)
Il aura fallu voir la mort à notre porte pour prendre conscience de la fragilité de la vie mais aussi de ce qui compte le plus dans ces moments de danger. Ce virus mortel est devenu un "éveilleur de conscience" ! Quel paradoxe.
A l’heure de l’individualisme à outrance, nous nous réveillons de cette léthargie et réalisons que nous sommes tous reliés, tous responsables du bien de l’autre. Nous réalisons que nos comportements, nos pensées vont avoir un impact, une incidence sur le cours de l’histoire.
Même si ce changement de comportement est motivé par la peur, il n’en reste pas moins que nous sommes conscients de notre responsabilité.
En premier lieu, nous prenons conscience de notre pouvoir personnel et de notre importance dans l’échiquier de la vie. En effet, chacun de nos comportements "responsable" peut sauver des vies. En respectant le confinement, nous évitons de propager le virus et, de ce fait, nous protégeons les plus faibles.
C’est un grand pouvoir qui est entre nos mains, une responsabilité, face à soi et au monde. Conscient que notre comportement a un impact sur nous-même et sur l’autre. En effet, par un comportement de désinvolture, nous pouvons, à notre insu, devenir des tueurs et propager le virus. Nous avons, où que nous soyons, et qui que nous soyons, une place CAPITALE ! Notre conscience est capitale.
Cette situation redonne sa place à chacun, quel que soit son milieu social, ses moyens intellectuels, financiers, chaque comportement et chaque personne à son importance, sa place, à part entière, son rôle à jouer. Plu d’échelle de valeurs. Nous sommes tous reliés et nous avons tous la même importance face à la vie qui se joue.
Nous avons tous autant d’importance les uns que les autres et sommes tous égaux.
Serait-ce notre première victoire en tant qu’Être Humain ? Cette fois-ci, nous œuvrons tous pour les plus faibles. Certes, cette mobilisation que rien, ni personne, n’a réussi à générer jusqu’à présent, nous la devons à un vecteur de mort. Un virus. Ce virus mortel a réussi à fédérer toute une population, le monde entier ! A solidariser tous les êtres humains et à stopper l’économie, à nous réunir dans le sens large du terme.
La mort étant le pendant du vivant, est-ce par la peur de la mort que nous arriverons enfin à prendre conscience que nous étions enfermés dans un monde qui avait oublié le "Vivant", un monde où nous nous étions oubliés ?
Nous avons cessé toute consommation à outrance, ou presque, les ventes en ligne augmentent... mais les magasins sont fermés ! Les avions sont cloués au sol ! Nous sommes comme eux, obligés de rester sur place. Dans cette immobilité, même si certains essaient de continuer la boulimie et le remplissage pour ne pas "penser", cette immobilité physique propose une immobilité de notre mental pour laisser émerger la conscience. C’est, quoiqu’il en soit, une possibilité, une proposition.
Il aura fallu un arrêt de notre surconsommation, de nos déplacements irraisonnés en avion etc… pour que des vies soient sauvées. C’est un peu réducteur mais je me plais à penser, en toute logique mathématique, que cette surconsommation de biens matériels, que cette surconsommation de voyages, que toute cette boulimie de tout, seraient donc synonyme de mort ? Puisqu’il aura fallu arrêter notre folie à l’échelle planétaire pour essayer d’arrêter le virus, et nous permettre de rester en vie ! Ce virus "voudrait-il" que nous cessions de continuer à polluer la planète, ce virus voudrait-il nous obliger à réfléchir sur nos choix de vie.
En cela ne nous oblige-t-il pas à nous pencher VERS la VIE ?
À nous pencher sur l’essentiel dans la vie, la vie elle-même, les êtres vivants que nous côtoyons.
Tout s’arrête quand nous allons trop loin dans nos vies personnelles. A l’échelle planétaire tout se serait-il arrêté car nous sommes allés trop loin ?
Je ne prône pas un arrêt de la consommation ! Mais un respect de tout ce qui nous entoure et un apaisement intérieur pour consommer en conscience.
Cette fois-ci, ce virus nous empêche d’apaiser nos angoisses de mort en passant par la surconsommation et la fuite constante ! Il nous oblige à prendre un autre chemin. Il semblerait que l’être humain dans son infini créativité et sagesse … Et oui ça lui arrive… ait trouvé la solution. Il apaise maintenant ses angoisses en se reliant à l’autre, en s’adonnant à l’introspection, dans le meilleur des cas, en se tournant vers les valeurs fondamentales que sont l’amour, la paix, la solidarité, le lien, la présence, plutôt que la possession.
Lorsque la maladie et la mort font rage, aucune possession, aucune richesse, si ce n’est notre force intérieure, ne peut nous aider à traverser l’épreuve.
Consommer, voyager… Le tout en excès et bon marché… Ce qui auparavant était synonyme d’une vie réussie est devenu synonyme de mort. Nous changeons nos comportements par peur de propager le virus et de mourir. Mais étions-nous vraiment vivants ou n’étions-nous pas plutôt des morts vivants qui apaisaient leur souffrance et leur stress en consommant ?
Ce virus s’est mis à tuer alors que le printemps explose et que la nature n’a jamais été aussi belle et aussi calme. Il donne l’opportunité à chaque humain de se poser des questions sur ses choix de vie, sur son lien à la nature.
Actuellement des milliers de personnes meurent sur terre par détresse respiratoire et des millions de personnes, d’animaux etc… respirent enfin, grâce à une atmosphère dénuée de toute pollution !
Quelle horreur, il aura fallu le sacrifice d’un grand nombre pour ouvrir les consciences et pour réaliser que notre inconscience, a asphyxié la terre elle-même et tout ce qui s’y trouve. Il aura fallu la mort pour nous connecter au "Vivant", à l’autre, à des sentiments plus importants que tous les revenus financiers. A se connecter à l’amour et la vie, à l’importance d’être Vivant, à l’importance d’être en contact avec les êtres que l’on aime… Car rien n’est acquis, la vie est éphémère.
Il aura fallu le sacrifice d’un grand nombre pour réaliser que nous ne sommes pas tout- puissants. Non, nous ne sommes pas au sommet de la pyramide ! Il existe beaucoup d’autres règnes, minéraux, végétaux et animaux dont nous faisons partie, que nous avons écrasé de notre arrogance.
Il aura fallu l’infiniment petit, plus sournois, pour nous arrêter car nous n’avons rien compris aux manifestations de la terre. Nous n’avons rien compris, aux multiplications de tempêtes, d’ouragans, d’inondations, de tremblements de terre etc... Tout cela n’aura pas suffit pour que nous réalisions que notre place n’est pas "au-dessus" mais "avec" ! Et si nous retrouvions un peu l’humilité qui nous fait tant défaut, face à la nature qui aura toujours le dernier mot ! Le précédent article, je vous proposais de changer le nom du Covid-19. Dans celui-ci, je termine par un baptême !
© Alice Duruz - 2020