Une nouvelle thématique qui me tient à cœur, le toucher. Ne pas l’aborder tôt ou tard…! Avec le métier que nous faisons ? C’eût été impossible. J’ai beaucoup parlé du drainage lymphatique, un dénominateur commun au drainage, au massage, à la réflexologie et autres techniques sera le toucher.
Et qui dit toucher, dit peau ! Puisque le projet est de vous parler des bienfaits du massage… Peut-être vous dites-vous que vous les connaissez déjà ces bienfaits ! Qui ne s’est jamais fait masser ! Qui ne sait dit en quittant la pièce, « Je me sens tellement bien, comme ça fait du bien ! »
Mais savez-vous ce qui fait du bien exactement ? Quel a été l’impact du massage ? Sur quelle zone de notre corps a-t-il agit ? Quelles répercussions sur notre santé ? Et oui, sur la santé ! Je vais vous emmener vers des secteurs que la plupart de vous ne soupçonnez pas. Nous sortirons des sentiers battus, et irons à la découverte de ce que le massage provoque au-delà du bien-être.
J’espère avoir suscité votre intérêt, mais avant de vous parler du massage à travers les études scientifiques passionnantes, révélatrices de notre mode de fonctionnement, il me faudra commencer par la base. On ne construit pas une maison sans les fondations et je ne peux vous parler du massage sans vous parler de la peau. Car la peau, c’est bien le support au massage.
Le massage c’est le toucher sur la peau. Cela semble tellement simple et basique. Mais que savons-nous de la peau ? En général, peu de choses pour la plupart d’entre nous. Elle est le sens le moins connu, et le moins étudié.
La vue et l’ouïe sont à l’honneur, comme sens majeurs. Société visuelle s’il en est, tout passe par l’image et le son. Il suffit de nous observer, tous autant que nous sommes, dans un bus, un train et même un restaurant. La plupart du temps, des écouteurs dans les oreilles et les yeux rivés sur un écran.
Et la peau dans tout ça ? Les contacts physiques sont de plus en plus évités. Le contact est suspect… Depuis des centaines d’années, en Europe, il a mauvaise presse et tout contact a une connotation sexuelle, voire criminelle.
Mais revenons à la peau, avant de vous parler des conséquences d’un manque de contact.
Tout a commencé dans l’embryon, le saviez-vous ? La peau et le système nerveux font partie du même épithélium. La peau est la partie visible de notre système nerveux. On comprend mieux pourquoi un système nerveux mis à l’épreuve peut exprimer son mal-être et son stress par des réactions cutanées. Mais voilà que je m’éloigne du sujet ! N’ayez crainte, nous y reviendrons et je vous expliquerai tout ! De long en large et de manière récréative je l’espère…
Nous parlons de la peau. Elle se forme dès le premier mois de notre vie fœtale. Et voilà que le miracle de la vie opère. Deux cellules étrangères l’une de l’autre ont décidé de se rencontrer.
Les cellules ont des leçons à nous donner ! Elles ne s ‘occupent pas de nos différences de culture et de religion pour aller à la rencontre l’une de l’autre et créer la vie. Mais c’est un autre sujet, plutôt philosophique et je m’éloigne de l’objectif. C’est mon point faible, quelques difficultés à garder la barre, et l’envie de suivre une nouvelle idée et de l’approfondir. Mais après réflexion, peut-être y a-t-il une forme de discrimination, puisque ce sera les deux cellules les plus performantes qui atteindront le but ! A réfléchir…
Mais avant la rencontre de ces deux cellules, il aura fallu un contact de peau à peau. Il aura fallu que deux adultes se touchent et se désirent. On l’oublie souvent ! Sans la peau et le plaisir du contact et du toucher l’humanité n’existerait pas.
La peau, c’est 18% du poids de notre corps, elle pèse environ 4 kgs et fait en moyenne 6 m2.
N’est-ce pas hallucinant ? C’est le sens le plus vaste que nous ayons et souvent le plus méconnu, le plus négligé.
Pourtant la peau nous protège de la déshydratation, des blessures, des substances toxiques, des rayons ultra-violets. Elle régule notre métabolisme (rapport en eau et sel par la transpiration). Elle libère les hormones qui favorisent l’immunité. Ses glandes sébacées lubrifient les zones sensibles telles que les lèvres, les seins, les organes génitaux. Elle permet de traiter les informations : chaud, froid, brûlant… Elle a donc un immense rôle de protection.
Et finalement notre premier contact en arrivant sur terre sera bel et bien un accueil par la peau. Ce sera un « peau à peau ». Ce seront des mains étrangères, inconnues. Des mains avec une peau particulière, plus ou moins douce, plus ou moins accueillante, plus ou moins apaisante, plus ou moins stressée… Car chaque personne a une peau différente dans sa qualité, son odeur, sa vibration, son énergie. La peau va dire beaucoup de nous, et la peau qui va accueillir ce nouveau-né aura toute son importance. C’est la première empreinte qu’il recevra. Sera-t-elle importante ou pas ? Chacun pourra imaginer ce qu’il souhaite.
La peau est aussi, la résultante de « qui » nous sommes, pas seulement la résultante de notre manière de prendre soin, ou pas, de nous. Certaines personnes peuvent mettre beaucoup de crème, leur peau restera rêche et en déshydratation constante. La peau c’est aussi le résultat de la combinaison de notre ADN. (Nous verrons plus loin comment l’ADN peut être transformé par le toucher. C’est surprenant et pourtant vrai… Et qui dit transformation par le toucher, dit ouverture vers un monde meilleur, dit espoir de sortir des confins de la souffrance, pour ceux qui ont vécu un traumatisme). Des études nous permettent d’y croire et de confirmer ce que nous constatons en institut, au cours de nos traitements. De nouveau la médecine vient confirmer nos observations « empiriques », vient nous conforter dans la justesse de notre travail quotidien.
Revenons à notre arrivée sur terre. Voilà nous y sommes, et les conditions de cette arrivée vont être essentielles, comme tout ce qui nous arrive, elle va nous marquer de son empreinte. Marquer nos futures journées, notre vie peut-être ?
Des mains se sont posées sur cette tête, sur ce bébé. Il est encore en lien avec sa mère, le cordon ombilical n’est pas coupé, et avant même d’avoir quitté ce cocon, doux, chaud et sécurisant, ce sont des mains totalement inconnues qui vont faire le relai. Ce sera par le sens du toucher que ce petit être va, pour la première fois, appréhender la vie sur terre. Ce sera par le sens du toucher que ce petit être va être accueilli sur terre. Le toucher sera le trait d’union entre le monde intérieur, le monde liquidien, aquatique qu’il quitte pour arriver dans le monde aérien et terrestre.
Voilà, c’est fait ! Qui l’a touché la première fois ? Qu’elle est cette sage-femme, cette ou ce gynécologue, qui ont posé les mains sur cette tête ? Dans quel état était-elle ou était-il ? Y-t-il eu du stress, de la peur, des angoisses, des complications, ou au contraire tout s’est-il passé à merveille, dans la douceur et la paix ? Ce qui est fantastique, c’est que quoiqu’il se soit passé, tout sera constamment transformable. Car une empreinte de départ, c’est comme une couleur, une odeur, qui, si elle nous plaît sera cultivée. Si elle ne nous convient pas, elle deviendra le moteur pour la transformation, pour notre transformation.
Il y aura ensuite le contact de peau à peau de la maman et du bébé. Du papa et du bébé. Ce contact de peau à peau sera essentiel car il va sécuriser le nouveau-né.
La peau est donc l’organe qui nous renvoie aux premières heures de notre vie, à notre arrivée sur terre. La peau nous renvoie à notre capacité à s’abandonner en toute sécurité dans les bras aimants et sécurisants. (Nous verrons plus loin que des mamans elles-mêmes insécurisées, fragiles ou dépressives ne pourront pas sécuriser leur enfant mais, que grâce aux massages elles pourront petit à petit retrouver cette confiance en elle. Confiance qui leur permettra de transmettre cette sécurité et cet amour à leur enfant. Amour indispensable au bon développement de tout être humain).
Sécuriser et calmer sont des rôles fondateurs du toucher. Toucher c’est aussi de manière archaïque faire partie du même clan. De l’appartenance au groupe.
La peau a donc un rôle fondateur et va, dès le départ, déterminer notre attitude à la vie. Mais comme toujours, il n’y a pas de règles, de culpabilité, de jugement à porter dans tout ce descriptif. Car il y a ce premier contact ! Auquel va s’ajouter qui nous sommes !
Et c’est « qui » nous sommes, dès le départ, qui va déterminer comment nous allons vivre et transformer ce premier contact. Comment nous allons nous appuyer sur tout ce qui nous arrive, comme un tremplin et en faire un moteur pour avancer. Qui nous sommes malgré notre dépendance au monde extérieur, malgré nos 3 kilogrammes et nos quelques centimètres !… A l’arrivée, il y a déjà un être à part entière avec un caractère, une attitude, une présence ! A la naissance, nous arrivons avec un bagage, et quel que soit le toucher qui nous aura accueilli, il sera juste. Il sera celui que nous devions ressentir pour accomplir notre destin et notre chemin de vie. Je vous garde en haleine et c’est dans le deuxième article de la Collection 5 - La peau, le toucher et la santé que nous aborderons les rivages de la peau.
© Alice Duruz - 2019
Source :
« Les bienfaits du toucher » Tiffany Field – Petite Biblio Payot Santé
Tiffany Field est psychologue, dirige le Touch Research Institute à la Faculté de médecine de l’Université de Miami