Revenons sur le précédent article datant du mois de septembre que je vous résume. En juin 2015, 2 équipes de chercheurs font une découverte qui va changer notre regard sur le fonctionnement du cerveau, et apporter de nouvelles réponses, des perspectives intéressantes et prometteuses concernant les maladies neurodégénératives et leur évolution.
Tout commence par la découverte du système lymphatique dans le cerveau. Trois ans après, cette découverte révolutionne notre vision du cerveau. Elle nous permet de mieux comprendre comment fonctionne son système de nettoyage et de protection.
La porte est ouverte et les études scientifiques sur le sujet ne cessent de s’intensifier.
Avançons pas à pas, comme un enquêteur, prenons les informations qui nous sont données. En voici le résultat.
De nombreuses recherches sont actuellement en cours et M. Tomson, à l’occasion du symposium de lymphologie, qui a eu lieu à Lausanne le 21 septembre 2018, nous en a fait un intéressant exposé.
Une nouvelle entité est née, le système glymphatique (système de nettoyage du cerveau).
Le système glymphatique. !!! Et bien non, il ne s’agit pas d’une erreur. C’est bien glymphatique qu’il faut lire ! Mais pourquoi « g » lymphatique ? Que se cache derrière ce « g » plein de mystères et de promesses ?
« G » comme gliales, les cellules gliales représentent 50% du poids du cerveau. Elles assurent l’équilibre et le soutien du système nerveux qu’elles protègent également.
- Les cellules gliales jouent un rôle dans la neuro transmission.
On sait maintenant que le rôle des cellules gliales dépasse nos connaissances et qu’elles sont également responsables du « nettoyage » du cerveau. En lien avec le système lymphatique, elles assurent l’élimination des toxines et des protéines (les bêta amyloïdes) qui encrassent le cerveau.
- Les cellules gliales jouent un rôle dans le traitement de l’information par le système nerveux. En 2 mots, un rôle dans la pensée.
- Elles protègent également les neurones.
Si ces protéines ne sont pas bien éliminées, elles vont « encrasser » le cerveau. Ces bêta amyloïdes vont s’agréger sous forme de plaques entre les neurones et provoquer une mauvaise communication. A terme, l’accumulation de ces protéines entraîne une inflammation, qui va se solder par la mort des neurones. Apparaissent alors les premiers signes de déficience comme la perte de mémoire, la perte de repères…
Dans les maladies neurodégénératives ces protéines sont présentes en trop grand nombre entre les neurones.
A quel moment ces protéines et autres toxines sont-elles éliminées ? Pendant notre sommeil les cellules gliales rétrécissent, ce qui permettra une meilleure évacuation des toxines et protéines. Le système glymphatique est 10 fois plus actif lorsque nous dormons, d’où l’importance d’un sommeil équilibré. Il a été démontré que dans les maladies neurodégénératives le sommeil était également perturbé. Puisque le système glymphatique est particulièrement actif pendant notre sommeil, le manque de sommeil pourrait donc avoir des conséquences sur notre équilibre physique et psychique.
Les chercheurs ont pu démontrer d’une part, que le système glymphatique élimine la moitié des bêta amyloïdes et d’autre part, que les cellules gliales sont impliquées dans ce travail de « nettoyage ». La présence de bêta amyloïdes en trop grand nombre est responsable des maladies neurodégénératives. Une bonne élimination est donc la clef d’un cerveau en bonne santé.
L’élimination de ces protéines par la stimulation du système glymphatique serait un recours intéressant pour lutter contre la maladie d’Alzheimer, la maladie de parkinson et autres maladies neurodégénératives.
Comme nous l’avons compris le drainage lymphatique se fait de manière autonome par le corps. Son système lymphatique lui permet d’éliminer les toxines et les protéines qui, si elles stagnent et sont en nombre élevé dans l’organisme, l’encrassent, provoquent de l’inflammation, et à long terme génèrent des maladies touchant également le cerveau.
Le système lymphatique et glymphatique, est un circuit fermé ce qui sous-entend que :
- d’une part, faire un drainage lymphatique manuel stimule une activité que l’organisme fait, de manière plus ou moins optimale suivant les personnes ;
- d’autre part, faire un drainage lymphatique manuel sur une partie du corps va avoir un impact sur tout l’organisme. Tout le corps va tirer un bénéfice de cette stimulation et les toxines seront éliminées même dans les parties du corps non touchées lors du traitement ;
- étant donné qu’un drainage lymphatique manuel contribue à mieux éliminer les toxines, nous pouvons supposer en toute logique, mais aussi en toute modestie, qu’il peut être une aide précieuse et avoir un impact thérapeutique très favorable également dans le cas de maladies neurodégénératives.
Les chercheurs continuent à explorer cette piste qui laisse entrevoir de belles perspectives et une nouvelle approche de ces maladies, aussi bien de manière préventive que curative.
J’espère que ces nouvelles pleines d’espoir seront de plus en plus diffusées et permettront de garder espérance et foi en l’avenir.
© Alice Duruz - 2019
Source :
Symposium de lymphologie – 21 septembre 2018 - CHUV Lausanne
Organisateur LymphoSuisse
M. Didier Tomson, Service D’Angiologie, CHUV, Lausanne
Recherche - Université de Rochester
Maiken Nedergaard et Jeffrey Lliff
Marion Tible
Dr en Biologie et physiopathologie.
Ancienne chercheuse dans des thématiques oscillant de la cardiologie aux maladies neurodégénératives, elle est aujourd’hui impliquée au sein de Long Long Life pour la rédaction scientifique et la recherche contre le vieillissement