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Le Bug Humain - Tout n’est pas perdu !

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Institut Aurovida - Blog - Le Bug Humain de Sébastien Bohler

Nous avons constaté dans l’article précédent, du 22 novembre 2019, qu’actuellement, toute la société, dans ses propositions, ses actions, son économie, répond à des besoins primaires qu’elle encourage. Le besoin est encouragé, stimulé pour être assouvi et satisfaire nos pulsions les plus basiques. Notre cerveau archaïque, le striatum est inondé de dopamine dès qu’un besoin basique est satisfait. Comment ne pas vouloir être inondé de plaisir ? Ce ne sera pas possible … Sauf si nous trouvons comment inonder notre striatum de dopamine autrement qu’en satisfaisant les besoins basiques que sont la nourriture, le sexe, le statut social, l’information et le moindre effort.

Comment vivre avec un cerveau adapté à la survie alors qu’actuellement :

  • Tout est disponible sur les étalages et en abondance !
  • L’information est à disposition à tout moment, nous sommes informés seconde après seconde, l’auteur parle d’infobésité,
  • Les photos et autres vidéos à connotation sexuelle, sont très accessibles, (cette industrie se porte de mieux en mieux et génère des milliards),
  • Le statut social est activé et réinventé grâce aux réseaux sociaux,
  • Le discours ambiant est à l’incitation au moindre effort.

Notre striatum est en constante activité, il est aux anges !  Le problème c’est qu’il est insatiable, se lasse de tout ce qui est prévisible et routinier … Et plus il a du plaisir, plus il en veut.… Bref, nous sommes devenus esclaves de nos plaisirs… Quelle horreur, nous luttons pour les droits de l’homme, nous nous insurgeons contre les esclavages de toute sorte et nous ne sommes pas capables de sortir de la soumission de notre striatum. Il est devenu notre dictateur !

Heureusement, des pistes de « survie » existent pour sortir de notre propre esclavage, mais la lutte va être âpre.

Nous ne sommes pas à armes égales. Nous avons d’un côté, un cortex basé sur le raisonnement mais qui, actuellement, met toute son intelligence pour fournir du plaisir et inonder le striatum de dopamine en répondant à ses besoins les plus primaires et, de l’autre côté, un striatum installé en vainqueur dans notre cerveau depuis des centaines de milliers d’années, grâce à qui nous sommes arrivés jusqu’à nos jours et qui nous a permis de survivre dans des conditions les plus difficiles et les plus dangereuses.

La concurrence est de taille car le striatum procure du plaisir avec des doses de dopamine dès qu’un besoin de base est assouvi. Quel dilemme. Ça ne va pas être facile. On a l’impression d’être en présence d’un fêtard, notre striatum, et un rabat-joie, notre cortex !

En fait, cette attitude joyeuse, et quelque peu excessive, ne serait pas un problème si elle était contrôlée. Mais nous en sommes arrivés à des extrêmes ! Nous épuisons les ressources qui sont nos sources premières de satisfaction. Nous consommons toujours plus, avec pour seule motivation, une satisfaction éphémère et immédiate, posséder pour avoir plus que le voisin, pour se rassurer, manger plus, etc… avec les conséquences que l’on connaît sur la planète, que l’on détruit, non plus à petit feu, mais à grande vitesse.

Et maintenant que fait-on ? On continue à mettre la tête dans le sac en se disant que les autres trouveront une solution ? Les plus jeunes, sont prêts à faire des efforts, mais à condition qu’on leur garantisse qu’ils ne sont pas les seuls à faire des efforts et prendre le « taureau par les cornes ». Nous nous retrouvons dans un cercle vicieux. Comment donner envie de changer nos modes de fonctionnement, changer la société ?

Plusieurs bonnes nouvelles arrivent enfin. Tout d’abord notre striatum avide de plaisir est malléable, il est plastique ! WHAOU, tout n’est pas perdu. En deux mots, si nous arrivons à décharger des doses de dopamines autrement qu’en mangeant, en copulant, en se gavant d’informations, en se prélassant et en cherchant à faire le paon devant son voisin, le tour est joué ! Et c’est possible. Des recherches scientifiques l’ont démontré.

Très récemment en 2017, des chercheurs de l’université de Zurich, Alexander Soutschek et son équipe, firent cette expérience.

Ils donnèrent de l’argent à un groupe de femmes et d’hommes en leur demandant, s’ils le souhaitaient, de partager cet argent avec une personne inconnue se trouvant dans une autre pièce. Les résultats furent stupéfiants. Les participants furent soumis à l’IRM (qui permet de mesurer l’activité du cerveau) pendant l’expérience. Et voici le résultat :

  • Le groupe de femmes dans sa majorité, partageait l’argent avec l’inconnu, et le plus important fut de constater que, son striatum recevait l’hormone du plaisir.
  • Le groupe d’hommes ne partageait pas et par ce comportement, moins altruiste, son striatum recevait lui aussi la même hormone du plaisir.
Ceci est une pure révolution ! Le striatum est donc capable de sécréter de la dopamine et de nous faire éprouver du plaisir par des comportements totalement opposés que sont l’altruisme et l’égoïsme.

Mais alors pourquoi, une telle différence de comportement entre les femmes et les hommes ?

Et c’est là que l’éducation entre en scène ! Les études ont montré que lorsque les petites filles voient leurs parents s’extasier et les encourager à partager, à être généreuses, à être empathiques, leur striatum sécrète une forte dose de dopamine et procure du plaisir.

Les petits garçons, en revanche, sont majoritairement encouragés à se défendre et avoir une attitude combative.

C’est avec ce comportement, totalement opposé à celui des filles, que le striatum des garçons va sécréter la même hormone que les filles.

Nous n’avons pas encore quitté les vieux schémas et nous continuons, par cette attitude, à répéter et maintenir la société telle quelle.

Le striatum peut donc sécréter l’hormone du plaisir non pas uniquement lorsque les besoins primaires sont satisfaits mais également lorsque les parents et les acteurs de la société encouragent des comportements de bienveillance, de partage et d’attention à l’autre.

Ce qui est donc à retenir, c’est que nos sociétés pourraient se transformer radicalement si on encourageait des attitudes basées sur de la réflexion et non sur la survie.

Une immense porte est ouverte. Celle de la conscience
. Actuellement, nous formatons encore les garçons et les filles avec des schémas dépassés, basés sur la rivalité, la comparaison, l’orgueil. Des schémas tout aussi archaïques que nos comportements primaires et parfaitement inadaptés aux problèmes que nous avons créés. Il est temps que notre cortex se manifeste !

L’auteur, avec beaucoup de lucidité, propose un changement d’attitude profond. Comme il le dit, soit on essaie de déjouer les pièges du striatum, soit on met de la conscience dans nos vies.

Comme vu précédemment, un premier pas serait de ne plus faire de différences dans l’éducation des filles et des garçons, en encourageant ces derniers à plus d’empathie, de partage, de bienveillance pour changer les fondements de nos sociétés. Stimuler le striatum à sécréter la dopamine, avec un autre paradigme, fait de tolérance et d’empathie, pourrait stopper la folie de la surconsommation et nous faire sortir de l’impasse actuelle. Ce nouveau paradigme devra être encouragé par des figures de proues, des personnalités mises en avant et admirées pour leur engagement écologique.  Une incitation à suivre une autre voie par le plus grand nombre. Il faudra donc compter sur les parents, les enseignants, les acteurs politiques etc… pour espérer des changements de fond !

Ce changement d’attitude pourrait, non seulement, changer nos comportements vis-à-vis de la planète et permettre une prise en compte des problèmes climatiques, mais également générer une société moins agressive, moins violente et moins guerrière. Nous continuons depuis des millions d’années à nous taper dessus ! Ne pourrions-nous pas mettre notre intelligence au service de notre paix intérieure, de la paix dans le monde ?

Ce n’est pas gagné. Le striatum est façonnable, certes, mais l’humain est resté en vie pendant des millions d’années grâce à des schémas bien ancrés et qui se sont avérés bénéfiques pendant si longtemps ! Il va être difficile ce changement ! Il va à l’encontre de nos habitudes éducatives et de l’économie de marché que les pouvoirs politiques entretiennent.

Mais l’espoir est permis puisqu’il s’agit de mettre de la conscience dans nos actes. Cette conscience passe par différentes options :

L’éducation, le respect, la méditation, la connaissance

qui peuvent apporter et déclencher du plaisir, tout en inhibant nos tendances compulsives de surconsommateurs.

En effet, des expériences ont montré que de petits exercices de quiz stimulent la curiosité et procurent beaucoup de plaisirs aux enfants. Leur striatum est ainsi façonné à sécréter la dopamine en stimulant la connaissance et la curiosité.  Inondé de plaisir, ils sont ensuite plus attentifs et retiennent mieux les cours.

Mettre la conscience dans nos vies par la méditation. L’auteur propose la méditation de pleine conscience.

(Il donne l’exemple d’un programme de perte de poids pour lutter contre l’obésité dans lequel a été intégrée la méditation de pleine conscience. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les pertes sont de 4,2 kgs en six semaines avec l’introduction des méditations contre 1,6 kgs avec un programme marginal, dans le même laps de temps, sans méditation).

Le but de cette méditation de pleine conscience est de procurer autant de plaisir en mangeant, en dégustant, en visant un apport qualitatif plutôt que quantitatif.

L’exemple des programmes pour faire face à l’obésité, nous permet de constater les bienfaits de la méditation. C’est une incitation à propager la pratique de la méditation et à la proposer à tous. A l’échelle mondiale, c’est la certitude d’une baisse de la surconsommation.

Actuellement on meurt plus de surpoids que de faim dans le monde.

« … pratiques de pleine conscience… et qui font l’objet de multiples ouvrages et publications scientifiques, signalons que de nombreuses expériences de neurosciences, utilisant les techniques les plus récentes d’imagerie du cerveau, montrent que la pratique régulière de la méditation de  pleine conscience renforce le système immunitaire, réduit les risques de nombreuses maladies dont les maladies cardiovasculaires et la dépression, améliore le contrôle de l’attention, et se traduit par un niveau de bien-être et d’épanouissement général. » (p.236). Sébastien Bohler
La méditation est un outil de conscience. Mettre de la conscience dans nos actes, mais j’ajouterai mettre de la joie dans notre vie !  La conscience seule, si elle est synonyme d’austérité, comme le croient de nombreuses personnes, ne sera pas incitative au changement. Cependant, si faire de la méditation, comme nous l’avons vu permet plus de présence à soi, d’empathie, de conscience de l’autre, notre striatum « plastique » va sécréter de la dopamine avec d’autres stimuli que ceux auxquels il est habitué. De grands changements peuvent alors être espérés. J’en reviens à ma proposition, à savoir:  intégrer un programme de méditation à l’échelle mondiale dans toutes les écoles dès le plus jeune âge. Un programme qui pourrait être mis en place par l’OMS.

Osons aller plus loin. Et proposons autour de nous, à toutes les personnes que nous connaissons, à toutes celles qui ont des enfants, de faire l’expérience de la méditation. Une expérience de quelques jours, quelques minutes, et elles seront convaincues. Cela peut changer leur vie, cela peut changer le Monde.

J’espère vous avoir donné envie de plonger dans ce livre qui est une mine d’informations ! De quoi plaire à notre striatum !

© Alice Duruz - 2019

Source :

Sébastien Bohler (Dr en neurosciences – rédacteur en chef du magasine Cerveau & Psycho).

Le bug humain – Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher.

Par nos modes de fonctionnement, nous répondons à des peurs qui nous viennent d’un autre âge. Nous avons développé une intelligence immense avec le cortex et pourtant nous sommes incapables de trouver des solutions qui fassent l’unanimité. Serions-nous des handicapés, des inadaptés à la société que nous avons créée ?
Par nos modes de fonctionnement, nous répondons à des peurs qui nous viennent d’un autre âge. Nous avons développé une intelligence immense avec le cortex et pourtant nous sommes incapables de trouver des solutions qui fassent l’unanimité. Serions-nous des handicapés, des inadaptés à la société que nous avons créée ?

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© Alice Duruz - 2020

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Kayaleh | Communication Globale - Agence spécialisée dans la Communication et le Marketing Digital